mercredi 06 juin 2018 Il y a: 6 années
Categorie: Dossier de presse
Patrice Fillol a plus d’une corde à sa guitare
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Il y a le Patrice Fillol professeur de guitare, le Patrice Fillol chanteur et guitariste du groupe de rock Nedgeva et le Patrice Fillol de l’E-breed studio à Boesenbiesen. Tous les trois animés par une seule et même passion : la musique.
Il a bien grandi le Patrice Fillol qui, du haut de ses 16 ans, découvrait Guns’n’Roses, Metallica, etc. et commençait à grattouiller les cordes d’une guitare pour la première fois. Et pourtant. « J’ai toujours cet état d’esprit d’adolescent : quand je vois la vidéo d’un guitariste qui fait un plan, je veux faire le même. »
À 42 ans, le guitariste, qui vit à Boesenbiesen depuis sept ans et a relancé son groupe Nedgeva (lire ci-dessous) , a toujours cette soif d’apprendre. « Je ne me dis pas : ça y est, je sais jouer », avance-t-il.
Soif d’apprendre, et d’enseigner : depuis 2009, il est salarié de l’école de musique de la vallée de Kaysersberg (EMVK), où il enseigne essentiellement la guitare. Un emploi qui l’occupe du lundi au jeudi. Ce qui lui laisse le vendredi de libre pour donner des cours à domicile à quelques personnes.
« Passer d’un groupe de chevelus à quelque chose tout en douceur »
« J’avais commencé ces cours à domicile en 2007, avant d’intégrer l’EMVK », dit-il. Et à entendre l’un de ses plus anciens élèves, le professeur est plutôt doué : « Patrice comprend ce que tu as besoin d’apprendre. Il t’accompagne plus qu’il ne te dirige. »
Pourtant, Patrice Fillol envisage d’arrêter ces cours particuliers d’ici la fin du mois de juin. La raison ? Il souhaite développer l’activité du studio qu’il a installée dans le garage de sa maison. Baptisé l’E-breed studio (lire hybride studio) , il se compose, pour l’instant, de deux pièces : la régie, où se trouvent l’ordinateur et tout le matériel pour enregistrer, et la « room », espace où les musiciens jouent. « Tout a été insonorisé, explique-t-il. Je peux jouer à une heure du matin sans réveiller ma femme et mon fils qui dorment à l’étage. »
Si, dès son installation à Boesenbiesen en 2011, Patrice Fillol a commencé à aménager son studio dans le garage, il s’est équipé au fur et à mesure. Sept ans plus tard, il possède tout ce qu’il faut pour enregistrer dans les meilleures conditions tout type de groupe. « Je ne veux pas me sectariser et avoir l’étiquette du spécialiste du métal », assure-t-il.
Ce qui passionne le quadragénaire : « Passer d’un groupe de chevelus à quelque chose tout en douceur. » Un peu à l’image de deux de ses derniers projets : le premier EP du groupe de rock Murder One et un enregistrement du duo Aquarelle. « Il s’agit de deux professeurs, de guitare classique et de flûte, qui joue de la musique de méditation », indique-t-il.
Reconnu en tant que professeur de musique, il commence également à se faire un nom en tant que producteur. « Jusqu’à maintenant, je n’ai pas eu à faire de communication sur le studio, le bouche-à-oreille suffisait », avance Patrice Fillol. Il a également noué des relations amicales avec des employés du magasin sélestadien d’instruments de musique Michelsonne.
« Au départ, j’étais allé chez eux pour déposer des cartes pour les cours à domicile, explique le guitariste. Au fil du temps, on a sympathisé et, maintenant, ils m’envoient des musiciens qui cherchent un studio d’enregistrement. » Ces échanges amicaux ont débouché également sur des interventions de Patrice Fillol au magasin (lire l’encadré).
« On pensait n’en sortir qu’une démo et on a un vrai EP entre les mains »
Jusqu’à maintenant, le producteur n’a pas eu besoin de chercher des formations pour enregistrer chez lui. Surtout que certains de ses collègues professeurs à l’EMVK ont des projets musicaux. Et que depuis toutes ces années dans le milieu musical alsacien, Patrice Fillol a tissé un réseau. Ainsi, certains musiciens ont pris l’habitude de collaborer avec lui pour la production.
C’est le cas d’Olivier Rastan Segonne : après avoir déjà travaillé sur les disques de The Steamrollers et Perfectö, Patrice Fillol était derrière la console pour enregistrer les titres du nouveau projet de Rastan, baptisé Murder One. « Cela fait un moment que je le connais, et je sais qu’il fait très bien ce travail de production, souligne Rastan. Même si nous n’avions qu’une journée de studio pour enregistrer quatre titres, il a fait un super boulot. On pensait n’en sortir qu’une démo, et on a un vrai EP entre les mains. C’est au-delà de nos espérances. »
Cet été, afin de pouvoir encore mieux accueillir les artistes, Patrice Fillol envisage de faire de nouveaux travaux dans son garage, afin d’aménager un espace d’accueil. Le guitariste-professeur-producteur, qui dit ne pas avoir toujours eu autant de confort pour enregistrer des groupes, est en train de créer un lieu incontournable en Alsace centrale.
Nedgeva, troisième du nom
Le groupe Nedgeva a eu trois vies : la première, de sa création en 2001 jusqu’en 2002, où le groupe propose un post-rock planant, dans le style Isis. Puis, de 2003 à 2010, dans un style plus rock, Nedgeva vit une période intense, avec des concerts à l’étranger, la sortie de deux disques ( 9.0 mm en 2006 et Black Revolution en 2008) et, surtout, la première partie de The Offspring à la Foire aux vins, en 2004.
« S’éclater au maximum »
Puis, en 2010, c’est le break. « On était fatigués, il y avait de l’usure », confie Patrice Fillol, guitariste et chanteur du power trio. Finalement, c’est il y a trois ans, sur l’impulsion du batteur Guillaume Zito que Nedgeva entame sa troisième vie. « On a composé des nouveaux morceaux et sorti en 2016 un CD 5 titres baptisé Lost Signal », dit le guitariste.
Hier, le groupe devait jouer à l’inauguration de la brasserie colmarienne Sainte-Cru, et sera à l’affiche du festival La Guerre du son, à Landresse (Doubs) le 20 juillet. L’objectif du groupe est clair : « Faire quelques dates sympas et s’éclater un maximum. »
« Je ne suis pas démonstrateur »
Au fil des années, Patrice Fillol a noué des relations amicales avec des employés du magasin sélestadien d’instruments de musique Michelsonne, et notamment avec Sylvain Mas, le vendeur spécialisé en guitares.
Récemment, le magasin a fait d’importants travaux d’extension. Et pour l’inauguration, les 6 et 7 avril, Michelsonne a fait venir des démonstrateurs : il s’agit de musiciens qui viennent pour tester des instruments de musique ou des amplis. « Ils avaient fait venir des grands noms, mais ils m’ont également demandé de participer », glisse Patrice Fillol. Et de rajouter : « Je ne suis pas démonstrateur. » Aussi, le guitariste a travaillé d’arrache-pied sur des medleys de morceaux connus. « Pendant plusieurs jours, ma femme et mon fils ne m’ont quasiment pas vu », dit-il en souriant. Même si ce n’est pas son métier, la prestation du guitariste de Boesenbiesen a dû plaire à l’enseigne Michelsonne, qui fait appel à lui pour réaliser des vidéos de présentation des nouveautés.