dimanche 04 juillet 2010 Il y a: 14 années
Categorie: Toutes associations
Anciennes à l'Alsacienne.
Envoyer cet article à un ami
Avec l’autorisation de Moto Journal
Par Jacky LEY, textes et photos
Entre Continental Circus mignon et Tourist Trophy gentil, le GP du Grand Ried se tient le temps d’un week-end, au cœur de l’Alsace, entre Boesenbiesen et Schwobsheim. A vos souhaits…
Le Grand Ried (prononcez comme le nom du grand Phil, et pas comme un pied…) est une région de la plaine d’Alsace parcourue de mille rivières et ruisseaux, entre les deux grands fleuves que sont l’Ill et le Rhin. Et dans cette zone de prés inondables et de forêts à la végétation luxuriante, un moto-club bien connu pour sa course de côte est très actif. Pour la 12e année, le MC de Barr organise le GP du Grand Ried, des courses de motos anciennes sur un circuit de 3,4 km traversant les villages de Boesenbiesen et Schwobsheim, situés entre Sélestat et Marckolsheim.
Buffalo’s Ried
Tout a commencé sur une idée de Daniel Braun, dit “Buffalo”. Il roule en Suzuki 250 GT, sa première moto, et sillonne tous les jours les routes du Grand Ried. Persuadé que le tracé qu’il emprunte a du potentiel, il en parle aux membres du moto-club de Barr. Comme à leur habitude, les licenciés du club se montrent enthousiastes et prennent part à l’aventure pour monter ce qui est devenu le tracé du Grand Prix du Grand Ried. Depuis douze ans, le succès s’est amplifié grâce au soutien des élus et des habitants des deux communes. En plus de la cinquantaine de bénévoles du club, ce sont les associations locales qui s’occupent des animations, buvettes, sécurité, etc. Même ceux qui ne partagent pas directement la passion des deux-roues à moteur se mobilisent : club des jeunes, sapeurs-pompiers, chorale et diverses autres associations, soit 60 à 70 personnes sur 300 habitants pour Boesenbiesen !
J’étais revenu sur mes terres natales alsaciennes en pensant assister à une démonstration de plus de vieilles bécanes, avec force anciennes gloires des GP, comme c’est souvent le cas dans ce genre d’événements. Ago, Read (et non Ried, donc), Sarron et consorts n’étaient pourtant pas présents. Pas question non plus de guerre à l’armement, mais une palanquée de machines hors du commun tout de même, construites entre 1932 et 1986, prêtes à rouler le samedi après-midi… Avant de recommencer le lendemain, après avoir profité de la matinée dominicale pour récupérer de la soirée tartes flambées et du concert de rock du groupe Alice, qui a mis une ambiance de folie. Tous en parlaient encore au petit matin avant les premiers tours de roues. Quand j’arrive dans le champ qui fait office de paddock, les motos sont posées entre tentes et camionnettes. Comme dans le fameux film Continental Circus, les pilotes font de la mécanique sur leurs machines.
Puristes ou pas…
Nombre de spectateurs ne sont pas amateurs de moto, même si on trouve évidemment les puristes du coin. « C’est l’occasion de rencontrer des gens qui ont la passion de la moto ancienne et de voir ces machines tourner », me glisse Cédric, venu en Norton pour encourager Jean-Claude, lequel vient de troquer sa vieille BSA pour franchir le pas avec une Norton 750 de 1972. Cet ancien gendarme de la brigade motorisée a roulé sur des Norton pendant son exercice. Il est resté féru d’anglaises. Un peu plus loin, c’est une autre Norton qui attire mon regard : posée devant le combi d’un couple allemand (la frontière n’est qu’à quelques kilomètres) mais so british, avec table de camping et newspaper, il ne manque que le thé. Klaus, 71 ans, participe avec sa Norton Domi Racer 500 de 1964 depuis quatre ans. Bruno, lui, possède une Yamaha TZ 750 de 1978 ex-Philippe Coulon. Il est venu cette année pour rouler après avoir assisté au spectacle plusieurs fois en spectateur : « Je l’ai achetée en me disant que sa première sortie se ferait à Boesenbiesen. » C’est d’ailleurs avec brio qu’il remporte sa catégorie et finit 3e du scratch. Je me positionne d’abord avant le freinage du virage du silo, une droite à égale distance entre les deux villages, où les concurrents peuvent ouvrir les gaz autant qu’ils le veulent. Car dès que le panneau cerclé de rouge apparaît, ils doivent respecter la vitesse limitée dans les villages, soit 50 km/h. On n’est pas sur l’île de Man, tout de même…